Bercé par les songes et par les couleurs de l’aurore
Je rêvais de ciel et de silence
Plongé dans des océans de douceur et confort
Je caressais l’innocence d’un jour qui s’endort

Perdu sous l’étrange horizon léger de nuages
Je voyageais libre et sans défense
Noyé dans les eaux devenues soudain noires d’orages
J’ai sombré dans l’inconscience après son passage

La triste semeuse de chagrin
Pénètre les rêves comme le vent fait glisser son parfum
La lumière pour cacher ses desseins
Ne laissant que sable et poussières de nos secrets jardins

La triste semeuse de chagrin
Récolte la peine et les larmes sur son chemin
Elle détruit les âmes au besoin
Pour y prendre dans l’ombre la chaleur et s’envoler au loin

La triste semeuse de chagrin
Masque ses gestes et sa voix sous son charme serein
En plongeant son regard dans le mien
Elle a séduit mon cœur pour le déchirer de ses mains

La triste semeuse de chagrin
Croyez-moi, croyez-moi je la connais bien
Je l’ai vue me chanter ses refrains
Et depuis je compte les heures qui m’approchent de la fin

La pauvre semeuse de chagrin
Condamnée à voler de l’amour pour son cœur éteint
Je la hais presque autant que je la plains
Obligée de mentir pour oublier qu’elle ne ressent plus rien

Ô ma belle semeuse de chagrin
Je combats sans cesse pour effacer son emprise en vain
Son visage a damné mon destin
Et je sais que j’offrirais mon âme si un jour elle revient