C'était un très gentil ménage Possédant un bébé charmant, Les parents avaient bon courage Et chacun travaillait gaiment. Lorsque rentrait la jeune mère, Ayant quitté son atelier, On entendait sa voix légère Chanter en montant l'escalier. Tendant les bras, l'âme joyeuse L'enfant s'écriait, toute heureuse
C'est la voix de maman, C'est la chanson qu'elle aime, Nul ne peut qu'elle-même Chanter si gentiment Cette musique étrange Et ce refrain charmant Comme un chant de mésange, C'est la voix de maman !
Il n'est pas de bonheur qui dure Un jour, la mère s'alita Mais la vaillante créature A l'enfant cachait son état Pourtant, le soir, dans sa chambrette Priant avant de s'endormir, Qu'elle était triste, la pauvrette, Entendant sa maman gémir. Pleurant tout bas, l'âme en détresse L'enfant disait avec tristesse
C'est la voix de maman, Chère maman que j'aime. Que je voudrais moi-même Endurer ton tourment, Dieu permettra l'échange Je l'implore ardemment Oh ! cette plainte étrange, C'est la voix de maman !
Bientôt l'enfant n'eut plus de mère Longtemps, son chagrin fut profond On essayait de la distraire Mais l'ennui pâlissait son front Son père alors fit mettre en place Cet appareil mystérieux Qui transmet à travers l'espace Les airs les plus mélodieux. Or, un beau soir, du haut des nues, Descendit la chanson connue
C'est la voix de maman, C'est la chanson qu'elle aime. Nul ne peut qu'elle-même Chanter si gentiment Ces musiques étranges Qui, dans le firmament, Semblent venir des anges, C'est la voix de maman !