Depuis que t’es partie je mange ce que je veux chez moi Aujourd’hui c’est pizza hier c’était pizza J’arrose tout les jours tes cactus tu leur manque à eux aussi Vu les tètes qu’ils me tirent aujourd’hui J’ai fait une raclette note appareil est trop beau On peut voir fondre le fromage à travers le hublot Je t’ai pas demandé c’est vraiment trop bête si faut faire bouillir l’eau pour bien saisir un steak Le chat est mort je pensais qu’il tiendrait plus longtemps que ça Je pensais pas que pour les boites il aurait besoin de moi J’arrive pas à changer les draps je veux garder ton odeur près de moi Mais faut bien reconnaître que ça ne sent plus vraiment toi
Et je me sens comme Claude François à Castorama comme un surfeur au Sri Lanka comme Tabatha Cash au Vatican Francis Huster dans un rôle de méchant comme le marchand de sable dans le désert comme un orphelin à la fête des mères comme spiderman à l’ile de Ré comme un chien de chasse chez Picard surgelé
Je compte les voitures qui ressemblent à la tienne 40 twingo vertes depuis le début de la semaine Sur ton répondeur ça dit numéro plus attribué Mais j’ai reconnu ta copine Claire ça m’a fait rigolé Sinon je vais très bien t’inquiete je vois des gens Les derniers il y a trois mois c’était mes parents Même si vu mon état ils sont pas restés longtemps Eux aussi ont la pèche ils sont partis en courant
Et je me sens comme Devilliers à Mikonos comme une baleine dans microcosmos comme soljenitsyne à la fête de l’huma comme Dark Vador au sauna comme un slip dont se serait la fête Mickael Jackson dans une maison de retraite comme George Bush à l’etranger comme Cauet sur Arte
Je ne me nettoie plus les oreilles juste au cas ou faudrait que je fabrique des bougies pour aller te chercher dans une grotte obscure où tu serai retenue prisonnière loin d’ici Je m’habitue à ne plus me servir de mes yeux Au cas ou je devrai les revendre pour payer le voyage pour aller te chercher au Groenland Je m’habitue à manger en avalant mais sans mâcher Mais ça c’est juste pour le plaisir d’essayer
Et je me sens comme un ver de terre dans le sable comme un western sans les chevals comme les pauvres sans la misère comme un banquier à découvert comme un breton sans le soleil comme Bouttin chez Simone Weil comme un mec pressé à la poste comme l’embrayage d’Allain Prost comme le journal d’avant-hier comme Macumba sans Mader comme un rappeur sans le staïle comme un japonais sans kookaï comme Johnny qui parle du référendum comme Hervé Gaymard dans une chambre de bonne