Que ce serait charmant sur Terre Un pays où les gens n'viendraient Que par plaisir pour se distraire, Où dans ce but, tout serait fait. Combien ça serait sympathique Un pays où l'on n's'occuperait Ni d'affaires, ni de politique Où sans arrêt l'on se reposerait ! Et vraiment, quelle joie souveraine, Quand on est Prince de Monaco, De pouvoir dire à tout ceux qui viennent De Londres ou bien de Chicago
Amusez-vous, Foutez-vous d'tout ! La vie, entre nous, est si brève Amusez-vous, Comme des fous La vie est si courte, après tout ! Car l'on n'est pas ici Pour se faire du souci On n'est pas ici-bas Pour se faire du tracas ! Amusez-vous, Foutez-vous d'tout ! La vie passera comme un rêve Faites les cent coups, Dépensez tout Prenez la vie par le bon bout Et zou !
Pour que les gens voient tout en rose, Ou tout en bleu à Monaco, La première chose qui s'impose, Est d'supprimer tous les impots ! Car dans la comédie humaine Où tous les rôles ont leur raison Il n'en est qu'un seul qui me gène Oui, c'est l'rôle des contributions Pour un roi, quelle joie adorable, Quelle charmante innovation De pouvoir, à tous ses contribuables, Envoyer cette sommation
Pour que la vie soit toujours belle Ah ! que j'aimerais un quotidien Qui n'annoncerait que de bonnes nouvelles Et vous dirait que tout va bien ! Pour ne montrer que les avantages Au lieu d'apprendre les décès, On apprendrait les héritages C'est la même chose et c'est plus gai, Pour remplacer les journaux tristes Que ça serait consolateur De lancer un journal optimiste Qui dirait à tous ses lecteurs
Pour l'instruction c'est la même chose, On vous apprend l'Asie Mineure La règle de trois, rosa la rose, On n'apprend pas ce qu'est l'bonheur ! On vous prépare à être notaire, A être soldat, mais c'est curieux, Il n'est pas une école sur Terre Où l'on prépare à être heureux ! Au lieu d'leur enseigner les cols Des Alpes ou le cours de l'Allier, Que j'aimerais un maître d'école Qui dirait à ses écoliers